Amboise, Château royal

Témoignage de Thomas Platter, voyageur bâlois, de passage à Amboise en 1599.

Deux cerfs attirent l’attention de Thomas Platter en 1599 à Amboise, l’un dont les ramures extraordinaires sont suspendues au plafond de l’église du château, et dont on contera la capture fabuleuse, l’autre, vivant et apprivoisé, qui circule librement dans le parc du château.
Voir aussi le rapport de John Evelyn, dont le témoignage concorde avec celui-ci concernant Amboise.

Dans l’église du château, au plafond, j’ai vu les ramures d’un cerf. Elles ont quinze pieds de long et six pieds en largeur dans leur ensemble ; chaque ramure a douze cors ou extrémités. Les ramures plantées dans le crâne ont chacune l’épaisseur d’une jambe d’homme ordinaire. Et le bout de chaque ramure a l’épaisseur et la longueur d’un bras humain. Le cerf en question a été attrapé, dit-on, à l’époque du roi Louis XI dans la forêt d’Ardenne, parmi les bois de Lutzelburg ; l’animal portait au cou un collier en or sur lequel était gravé le nom de Jules César. Il y a aussi, en ce même château, un espace réservé au jeu de paume. Peu avant mon arrivée, le duc d’Epernon avait fait descendre le crâne susdit avec les ramures afférentes, le tout pour vérifier que cet ensemble impressionnant avait peut-être été fabriqué de main d’homme. Mais la preuve fut faite, par cette expérience, que le crâne était vraiment celui d’un cerf, naturel et non artificiel.
Un cerf apprivoisé se promenait aussi dans le château. Je lui ai donné des amandes sucrées à manger.

Source : Le siècle des Platter. III, L’Europe de Thomas Platter : France, Angleterre, Pays-Bas, 1599-1600 , Le Roy Ladurie, Emmanuel (éd. , trad. ) et Liechtenhan, Francine-Dominique (trad.) Paris, Fayard, 2006, p. 60.