En Languedoc, en Angleterre et en Ecosse, d'après un témoignage de 1600 par Thomas Platter, voyageur bâlois.

 

Aldrovandi, Ulisse (1603) Ornithologiae [Tome 3, p. 174]. apud Io. Bapt. Bellagambam.

Aldrovandi, Ulisse (1603) Ornithologiae. apud Io. Bapt. Bellagambam. [Tome 3, p. 174]

Nous fournissons ce développement de Thomas Platter, bien qu’il ne corresponde à aucune collection précise, au sujet des barnacles, « ou oies des arbres », ainsi qu’il les surnomme. Il témoigne en effet des pratiques de collectionneurs et des discours qui circulent au tournant des XVIe et XVII e siècles au sujet de ces zoophytes qui sont à la fois des oiseaux, après avoir été des coquillages qui seraient nés de la pourriture du bois. Le voyageur raconte en avoir rapportés pour sa propre collection en les faisant expédier du Languedoc à Bâle.

Les barnacles ou oies des arbres : j’avais envoyé un plein pot de ces coquillages depuis le Languedoc jusqu’à Bâle. On les trouve aussi en Angleterre, plus spécialement en Ecosse où ils sont très nombreux. Ils poussent un peu partout, sur de vieux arbres, des navires, des pierres et encore ailleurs, là où tombe leur semence. Après quoi de petits coquillages apparaissent, en effet. Puis ils grandissent de plus en plus, jusqu’à ce qu’ils s’ouvrent, et les barnacles alias oies sauvages en sortent comme d’un œuf ; elles sont bientôt de belle taille, mi-blanches, mi-noires, ou de couleur cendrée. La chose m’a été racontée par des personnes tout à fait crédibles et moi-même j’ai vu, de mes yeux vu, la tête authentique d’une oie de cette espèce.

 

Source : Le siècle des Platter. III, L’Europe de Thomas Platter : France, Angleterre, Pays-Bas, 1599-1600 , par Le Roy Ladurie, Emmanuel (éd. , trad. ) et Liechtenhan, Francine-Dominique (trad.) Paris, Fayard, 2006, p. 392-393.