Naturaliste et historien de l’art, Antoine-Joseph Dezallier d’Argenville (1680-1765) fut membre de nombreuses académies scientifiques, auteur de traités sur la conchyliologie, d’une théorie du jardinage et de l’Abrégé de la vie des plus fameux peintres de toutes les écoles… (1745-1762), ainsi qu’un grand collectionneur qui possédait plus de cinq cents dessins et des spécimens naturels d’exception.
Pour interroger cette figure centrale de la dynamique entre arts et savoirs au XVIIIe siècle, l’Institut national d’histoire de l’art a remis au jour la première fonction de l’un des espaces de la Galerie Colbert, une ancienne boutique. L’exposition s’y organise autour d’un comptoir évoquant non seulement le long meuble à surface plane sur lequel les marchands échangeaient coquillages, estampes, tableaux et dessins, mais aussi l’implantation commerciale sur les côtes des colonies d’où provenaient ces étranges objets naturels,
suggérant ainsi la soif de découverte du monde et l’ambition encyclopédique d’un esprit alerte et curieux.
Publication à recommander : le catalogue de l’exposition, composé comme un abécédaire (Amateur, Cabinet, Laboratoire, Ornement, Plume, Table…), rassemblant des contributions de nombreux chercheurs :
1740, Un abrégé du monde. Savoirs et collections autour de Dezallier d’Argenville, Anne Lafont (dir.), Paris, Fage éditions, 2012.