Session dirigée par Rossella Baldi (Université de Neuchâtel)
et par Simona Boscani-Leoni (Université de Berne)
Au cours du XVIIIe siècle, l’étude de l’histoire naturelle connaît un essor considérable et devient une véritable mode sociale et culturelle, dont la collection de spécimens des trois règnes se fait l’indispensable corollaire. Perdant son statut de démarche exclusivement érudite, la collection naturaliste passionne depuis les sommets de la hiérarchie sociale jusqu’à la bourgeoise aisée, et cela sous des formes variées. Dès les années 1740, le cabinet de curiosités naturelles en constitue le modèle dominant. Véritable dispositif de savoir, il se présente comme un espace de reproduction mimétique du monde naturel, dont il donne à voir et à lire, sur le mode de l’abrégé, la complexité de l’ordre naturel ainsi que ses beautés. Mais l’engouement concerne également des dispositifs de collection plus spécifiques, et de taille plus modeste comme, par exemple, l’herbier.
Cette quête généralisée de spécimens naturels est accompagnée de l’émergence d’une littérature didactique (manuels, catalogues, dictionnaires, guides et récits de voyage, etc.) qui affine les méthodes de collecte et d’arrangement des amateurs, tout en éduquant leur regard. Alors que curieux, amateurs et savants se disputent le droit de posséder la nature et ambitionnent l’élaboration d’un discours scientifique sur la base de leurs collections respectives, le marché de la curiosité naturelle se développe exponentiellement à travers le continent, mais aussi grâce aux voyages d’exploration. Les échanges englobent désormais de manière très active des régions soi-disant périphériques comme la Suisse et les pays scandinaves, qui s’offrent comme des marchés parallèles à ceux plus traditionnels des Pays-Bas et des grandes capitales.
Notre séance se propose de questionner les différentes formes de l’économie de la collection naturaliste au XVIIIe siècle. Il sera donc question d’interroger la circulation, l’échange et de la consommation d’objets d’histoire naturelle dans une perspective intellectuelle, sociale, monétaire et symbolique. L’approche envisagée sera aussi bien théorique qu’axée sur des pratiques particulières ; elle pourra porter sur des études de cas ou présenter une réflexion d’ordre plus général.
On privilégiera les pistes suivantes, même si toute proposition sortant de ce cadre sera évidemment examinée :
Les propositions pour des communications de 20 minutes environ sont à soumettre avant le 12 janvier 2015 sur le site de la ISECS (isecs2015.wordpress.com) à l’adresse suivante : http://isecs2015.wordpress.com/registration/submit-a-paper-for-a-panel-session/
Elles comprendront un descriptif de 500 mots au maximum et une présentation bio-bibliographique de l’auteur d’une dizaine de lignes. Les propositions de jeunes chercheurs sont les bienvenues.
Pour tout renseignement : rossella.baldi@unine.ch et simona.boscani@hist.unibe.ch
XIVe Congrès international d’étude du XVIIIe siècle, ISECS – Opening Markets – Rotterdam, 26-31 juillet 2015