Nous connaissons beaucoup de représentations de cabinets de curiosités ; nous disposons aussi d’un certain nombre d’inventaires. En revanche, des cabinets de curiosités sont rarement mentionnés, et, plus rarement encore, décrits dans des œuvres de fiction. Aussi vaut-il la peine de considérer celui qui se lit dans le Colloque des sept savants, ou Heptaplomeres.
Cet ouvrage appartient à la littérature clandestine et, pour cette raison, est demeuré assez méconnu. On ne retracera pas ici les débats qu’il a suscités depuis quelque temps. Rappelons seulement qu’il a été longtemps attribué à Jean Bodin et daté de la fin de la vie de celui-ci. Des recherches plus récentes tendent à établir qu’il fut rédigé par un anonyme dans la troisième décennie du xviie siècle, comme on peut le voir par les études réunies sous le titre Magie, Religion und Wissenschaften im Colloquium Heptaplomeres[1]. En dépit des contestations soulevées par ces propositions, il suffit ici de noter que l’auteur du Colloquium Heptaplomeres, quel qu’il soit, a lu l’Universae Naturae Theatrum de Jean Bodin, qu’il lui fait des emprunts considérables[2] et que, par là, l’historien est autorisé à faire appel au Theatrum pour commenter le Colloquium.
On ne s’attardera pas non plus à définir le sens et la portée du Colloquium. On se contentera de rappeler que l’ouvrage, de forme dialoguée, est censé rapporter les conversations de sept savants ou sages (de là son titre latin) chez un noble vénitien du nom de Paul Coroni.
C’est dans les premières pages du livre qu’est décrit son cabinet de curiosités, dit « Pantothèque ». Voici cette description telle qu’elle se lit dans une ancienne version française publiée par François Berriot[3] (et que, pour le commentaire, on confrontera çà et là à l’original latin publié par Ludwig Noack[4] :
La maison de Coroni estoit remplie d’une infinité de livres et d’anciens memoires, mesmes d’instrumens tant de musique que de Mathematique, parmy lesquelz rien ne me parrut plus curieux qu’un Pantothecque de six piedz en quarré, chacque pied divisé en six apothecques aussy quarrez qui contenoient le nombre de trente six chacun, lequel nombre multiplié par soy composoit douze cens quatre vingt seize petites cassettes ou layettes. Or il avoit choisy ce nombre de six, parce qu’il se monstre fort estendu dans la nature, non seulement à cause des ages de plusieurs animaux qui s’achevent par ce nombre, mais parce que, dans toutte la Nature, il n’y a que six corps parfaits, six couleurs simples, six saveurs simples, six tons d’armonie, six métaux simples, six différentes scituations de lieux, six sens y compris le sens commun. Il avoit faict faire ce Pantothecque d’ollivier, et ne sert de rien de dire que c’estoit d’une matiere presque incorruptible, afin qu’il conteint tout l’univers et ses parties. Il y avoit au commencement quarante huict figures des Estoilles fixes, puis des Planettes, des Commettes et autres semblables images, des Elemens, des Corps Elementaires, des Pierres, des Metaux, des Mineraux, des racines, des animaux de touttes les especes qu’il avoit pû recouvrer, tous placez chacun selon son ordre. Et parce qu’un petit Pantothecque n’eust pû contenir touttes les figures de toutes les racines et des insectes, joinct qu’il n’en avoit pas pû recouvrer quelques unes à cause de leur rareté, elles estoient marquees en peinture ou par escrit dans ces petites layettes, chacune en son genre, comme le Rinocerot, le Cobras indien et autres leurs semblables, qu’il avoit eu soin de se faire apporter de loing ou de les achepter quand on les luy apportoit. Il avoit mis separement des racines entieres envelopées dans de grands morceaux de papier, d’une façon touttesfois que chacune caissette ou layette contenoit une parcelle des racines et des animaux disposez dans un tel ordre que les derniers estoient adherans aux premiers, et celles du milieu aux premieres et aux dernieres, et touttes ensemble en rapport par une admirable invention, sçavoir, entre la terre et la pierre il mettoit l’argille et la craye comme milieu entre les deux Natures, entre l’eau et les diamants le Cristal, entre les pierres et les metaux les Marcassites, entre les plantes et les pierres le Coral, entre les animaux et les racines les Zoophites, entre les animaux terrestres et les aquatiques les Amphibies, entre les aquatiques et les volatilles les poissons volans comme le Milan marin et la Macreuse, entre les volatilles et les terrestres les chauves souris. Et ce Pantothecque estoit achevé d’une sorte que les layettes estoient distinguées par les six couleurs simples pour le soulagement de la memoire, et avoit si bien observé les jours que le tout se pouvoit remarquer avec facilité : car il n’estoit pas dressé par angles droicts, afin que rien ne se perdit ou ne tombast de ces petites layettes ; aussy n’estoit-il pas posé sur un plan pour ne recepvoir qu’un peu de jour, mais à la façon d’un tableau oblique, afin qu’estant placé contre un mur et estant regardé de loin, il fit mieux voir touttes les Especes apres avoir levé le voile dont il estoit couvert et qu’à force de les relire souvent, elles ne peussent plus eschaper à la memoire. Et certainement Coroni l’avoit si bien estudié et s’y estoit rendu si habile qu’il avoit touttes les especes de ces petits lieux dans sa teste, ce qui luy servoit non seulement pour ce qui estoit contenu dans ce Pantothecque, mais aussy pour tout ce qu’il escoutoit ou lisoit.
Ce texte est tellement explicite qu’il a besoin de peu de commentaires. Remarquons d’abord la forme du meuble : un meuble carré de six pieds de côté. Sans doute peut-on en évaluer la taille en rappelant que le pied vaut environ 33 cm. Mais il importe davantage de noter la forme carrée du meuble et l’omniprésence du nombre six. Le carré se rapporte traditionnellement à la terre, par opposition au cercle ou à la sphère, qui figurent le ciel. Faut-il retenir ce sens ? Le sénaire nous y engage. L’auteur précise que le nombre de six « se monstre fort estendu dans la nature ». Plus détaillé, le latin déclare : « Senarium autem selegerat, quod is numerus solus inter reliquos (var. : digitos) perfectus esset ac latissime in universa natura pateret »[5], « Il avait choisi le sénaire parce que ce nombre est entre tous (?) parfait et qu’il est très largement répandu dans la nature ». Le traducteur a dû omettre un passage qu’il ne comprenait pas, les copistes du texte latin hésitant eux-mêmes entre « reliquos (s.-e. numeros) » et « digitos ». Mais l’auteur avait certainement écrit « digitos », désignant par là les nombres de 0 à 9 (on dit toujours en anglais digit), comme Bodin le fait en français, quand, dans La République, il écrit : « Nous voyons entre les nombres doigts, le nombre de six, qui est nombre parfaict », etc.[6] Ce nombre est parfait en ce qu’il est égal à la somme de ses parties aliquotes : 1 + 2 + 3 = 6. C’est encore Bodin qui, méditant sur le septénaire et le sénaire, donne, dans la considération des changements des républiques, une place décisive au septénaire et le confirme en remarquant que « la loy de Dieu n’a rien plus frequent que le septenaire »[7], alors qu’il établit, dans le Theatrum, que les choses naturelles sont régies par le sénaire, en une phrase que l’auteur duColloquium s’approprie : « sex colores, sex sapores, sex consonantias, sex sensus, sex corpora perfecta, sex metalla, nec plures esse constat »[8] ; ou, comme traduit François de Fougerolles, « Il n’y a que six couleurs, six saveurs, six consonances, six sens, six corps parfects, et six metaux, sans plus »[9]. À cette assertion, Bodin a consacré de nombreuses pages : ainsi les six saveurs sont le doux, l’amer, l’aigre, l’âcre, le salé et l’austère[10] ; les six corps parfaits sont la sphère, le tétraèdre, l’hexaèdre, l’octaèdre, le dodécaèdre et l’icosaèdre[11] ; les six métaux sont l’or, l’argent, l’airain, l’étain, le plomb et le fer[12] ; les six « scituations de lieux » sont le haut, le bas, la droite, la gauche, le devant et le derrière ; et les six sens sont nos cinq sens externes augmentés du sens commun, qui, dans la psycho-physiologie ancienne, a pour fonction de coordonner les informations recueillies par les cinq sens externes afin de reconstituer l’objet perçu.
Dans ces analyses il n’est pas difficile de retrouver la trace de spéculations anciennes, qui, fondées sur le récit biblique de la Création, assignent six jours à celle-ci, Dieu se reposant le septième jour, de sorte que six est le nombre de la Création, et sept, celui du Créateur. Toute la numérologie ancienne repose sur ce fondement symbolique. En privilégiant le sénaire, « fort estendu dans la nature », le Pantothèque se donne pour une image de la Création. Au reste, en choisisssant le sénaire, qui est le premier nombre parfait, Dieu a créé une œuvre elle-même parfaite : « Et Dieu vit que cela était bon. » Il faut donc que le Pantothèque multiplie les manifestations du sénaire, d’abord dans sa forme, mais aussi dans l’usage des six couleurs simples pour faciliter l’identification visuelle des layettes.
La description du Pantothèque en détaille les objets, en commençant par les quarante-huit constellations[13] répertoriées depuis l’Almageste de Ptolémée[14]. Suivent les autres créatures. Ce que le traducteur appelle « racines » répond au latin « stirpes », qu’il vaudrait mieux rendre par « plantes ».
Comment enfermer dans les étroites limites du Pantothèque toute la Création, « tout l’univers et ses parties », ou, comme dit le latin, « mundi universitatem » ? Quand il s’agit d’objets de taille importante, qui ne pourraient entrer dans des layettes de petite dimension (chacune, peut-on estimer, n’a que 5 cm de long, et 3 cm de haut), on se contente d’un fragment (« une parcelle des racines et des animaux »), ou encore d’un dessin ou simplement d’un écriteau (« marquées en peinture ou par escrit »). Ainsi pour le rhinocéros. Ce n’est donc ni tout à fait une sorte de cabinet d’histoire naturelle, ni tout à fait un équivalent du Pays de Satin que décrit le Cinquième Livre de l’œuvre de Rabelais[15], mais un mixte, qui peut recourir à la peinture et à l’écriture, qui retient cependant assez de fragments naturels pour attester sa valeur de réalité.
À cela un avantage : aucun objet, par sa dimension, n’encombre l’espace et ne trouble la vision de l’ensemble. Car l’essentiel reste une disposition destinée à faire apparaître l’ordre des êtres naturels. Sur ce point, la description est particulièrement insistante, notamment en ce qui regarde les minéraux, les plantes et les animaux, dont il s’agit de maîtriser l’extrême diversité : ils étaient « disposez dans un tel ordre que les derniers estoient adherans aux premiers, et celles du milieu aux premieres et aux dernieres, et touttes ensemble en rapport par une admirable invention ». Le latin dit : « eo tamen ordine, ut extrema primis, media utrisque, omnia apta serie cohaererent ». Suivent divers exemples, qui font écho à de précis développements de Bodin, et qu’il vaut la peine de relire. Voici celui de La République, où Bodin soutient que « le monde est faict et gouverné par proportion harmonique » :
Si nous cherchons par le menu les autres creatures, nous trouverons une perpetuelle liaison harmonique, qui accorde les extremitez par moyens indissolubles qui tiennent de l’un et de l’autre : comme on peut voir entre la terre et les pierres l’argile, entre la terre et les metaux les marcasites, calamites et autres mineraux : entre les pierres et les plantes les especes de corail qui sont plantes lapifiees prenant vie et croissance par les racines : entre les plantes et animaux, les Zoophytes, ou plantebestes qui ont sentiment et mouvement, et tirent vie par les racines : entre les animaux terrestres et aquatiques les Amphybies, comme bievres, loutres, tortues, et autres semblables : entre les aquatiles et les volatiles, les poissons volans : et generalement entre les bestes et l’homme, les singes, combien que Platon mettoit la femme : entre ceux-ci et la nature Angelique, Dieu a posé l’homme, partie duquel est mortelle, et partie immortelle, liant ainsi le monde elementaire avec le monde celeste par la region etheree.[16]
Avec la Démonomanie, ce sont les Démons qui trouvent leur place dans cette harmonie universelle :
On void que ce grand Dieu de nature a lié toutes choses par moyens, qui s’accordent aux extremitez, et compose l’harmonie du monde intelligible, celeste, et elementaire par moyens, et liaisons indissolubles. Et tout ainsi que l’harmonie periroit, si les voix contraires n’estoient liées par voix moyennes : ainsi est-il du monde, et de ses parties. Au ciel les signes contraires sont alliez d’un signe qui s’accorde à l’un et l’autre. Entre la pierre, et la terre on void l’argille, et basme. Entre la terre et les metaux les marcasites, et autres mineraux : entre les pierres, et les plantes sont les especes de corail, qui sont plantes lapifiées produisans racines, rameaux et fruicts : Entre les plantes, et les animaux sont les Zoophites, ou plantebestes, qui ont sentiment, et mouvement et tirent leur vie par les racines attachées aux pierres : Entre les animaux terrestres, et aquatiques sont les amphybies, comme les bievres, loutres, tortues, cancres fluviatiles : entre les aquatiques et les oyseaux sont les poissons volans : Entre les autres bestes, et les hommes, sont les Synges et Cercopithes : et entre toutes les bestes brutes, et la nature intelligible, (qui sont les Anges et Dæmons) Dieu a posé l’homme, partie duquel est mortelle comme le corps, et partie immortelle, comme l’intellect.[17]
Le Theatrum ne saurait omettre de telles considérations. Voici comment Fougerolles les traduit :
Nous voyons aussi que l’argille participe du limon et des pierres par l’affinité qu’elle a tant envers l’un qu’envers l’autre ; comme de mesme le crystal entre l’eau et les diamants ; le mercure ou vif argent entre l’eau et les metaux ; le Pyrites ou la Marcasite, entre les pierres et les metaux ; le corail entre les plantes et les pierres ; le Zoophyte ou la Plantanimale, qui a sentiment et mouvement, comme les animaux, et qui tire ses aliments de terre par ses racines umbiculaires, ou qui adhere aux pierres et aux rochers par ses fibres, participe de la nature des plantes et des animaux ; l’Amphibie ou l’animal qui vit partie en l’eau et partie en terre, participe à la nature des poissons et animaux terrestres, comme le veau marin ; l’Hermaphrodite aux deux sexes ; quelques poissons volants à la nature des oiseaux et des [animaux] aquatiques, et de ceux-cy on en a trouvé deux sortes, l’une, qui vole, et si elle n’a point de plume, l’autre, qui ne vole pas, et si elle a des plumes au lieu d’escailles ; la chauve-souris, ayant des aisles, comme les oiseaux (toutesfois sans plumes) et des dents, et du poil, et des mammelles, comme la souris, s’envole entre le naturel des oiseaux et animaux rampants.[18]
D’un texte à l’autre, l’examen est plus ou moins ample, et les exemples peuvent varier. Mais l’idée générale demeure de la concaténation, de la co-hérence (« ut […]omnia apta serie cohaererent »), de tous les êtres dans la Création, et cette thèse est prouvée surtout par la considération des êtres « moyens » qui participent également des extrêmes pour concilier diversité et unité. C’est à cette doctrine qu’adhère Coroni, et le rédacteur du Colloquium l’illustre en reprenant le développement du Theatrum, qu’il complète par des indications puisées dans le reste du livre[19]. Par là il illustre la représentation analogique de la nature qui est globalement celle de la Renaissance[20], et dont les cabinets de curiosités sont les exactes expressions. Le Pantothèque vise à donner à voir la totalité de la création dans son unité multiple, ou, si l’on veut, dans sa multiplicité réduite à l’unité. De cette représentation, Bodin aime à donner une version musicale, celle de l’harmonie, comme le dit fort bien la page de La Démonomanie citée ci-dessus : « Tout ainsi que l’harmonie periroit, si les voix contraires n’estoient liées par voix moyennes : ainsi est-il du monde, et de ses parties. »
C’est cette unité multiple que cherche à faire percevoir sensiblement le Pantothèque. La disposition du meuble dans l’espace y concourt, car on a veillé à ce « qu’estant placé contre un mur et estant regardé de loin, il fit mieux voir touttes les Especes apres avoir levé le voile dont il estoit couvert ». Il est ainsi un simulacre de la création, un simulacre assez petit pour être à la mesure de l’homme qui l’observe. En outre, donnant à voir des objets ou des fragments ou des représentations d’objets, mais en même temps les identifiant à l’aide d’écriteaux, le Pantothèque est semblable à un livre ouvert qui ferait voir et lire, d’un seul regard, la totalité de la Création ; on aura noté la formule : « […] à force de les relire souvent ». Au reste, le Pantothèque est, tout autant qu’un instrument d’enseignement, un moyen de mémoration et de remémoration : sa considération aide à mettre et à remettre les images et les noms en mémoire. La version française déclare : « […] afin qu’[…] il fit mieux voir touttes les Especes […] et qu’à force de les relire souvent, elles ne peussent plus eschaper à la memoire » ; le latin, plus concis et plus incisif, dit : « […] ut temporis diuturnitate singula sæpius legendo fideli memoria commendarentur », « afin qu’à la longue, chacun des objets, par une fréquente lecture, fût fidèlement confié à la mémoire ». À l’aide de ce simulacre de la Création, le spectateur-lecteur est incité à forger en lui une image mentale, un simulacre mental, disposé selon l’arrangement du Pantothèque, conformément à la méthode des lieux enseignée par l’art de mémoire. C’est ce simulacre qui lui permettra de mettre immédiatement à leur place les nouvelles connaissances ultérieurement acquises.
La description du Pantothèque que propose le Colloquium Heptaplomeres invite à définir le cabinet de curiosités comme la réalisation visible d’une image mentale de la Création, mais d’une Création conçue selon la Renaissance, c’est-à-dire d’une Création de type analogique, d’une Création dans laquelle la multiplicité est un déploiement de l’unité, dans laquelle chaque objet, pris dans un jeu de variations raisonnées, apparaît, à sa place, comme une pièce du Tout. Nos collections, nos cabinets d’histoire naturelle ne sont que les faux jumeaux de ces cabinets ainsi conçus, de ces Pantothèques.
Jean CÉARD,
Professeur émérite Paris Ouest Nanterre
*
Notes
[1] Hrsg. von Karl Friedrich Faltenbacher, Darmstadt, Wissenschaftliche Buchgesellschaft, 2002.
[2] Voir mon étude, « Du Théâtre de la nature universelle à l’Heptaplomeres », dans Magie, Religion und Wissenschaften im Colloquium Heptaplomeres, op. cit., p. 53-68.
[3] J. Bodin, Colloque de sept sçavans qui sont de differens sentimens […], Genève, Droz, 1984, p. 2-4.
[4] Joannis Bodini Colloquium Heptaplomeres de rerum sublimium arcanis abditis, hrsg. von Ludwig Noack, Schwerin, 1857.
[5] Éd. Noack, p. 2.
[6] J. Bodin, La République, Paris, Jacques du Puys, 1583, p. 565.
[7] Ibid., p. 566.
[8] J. Bodin, Universae Naturae Theatrum, éd. Francfort, hér. André Wechel, 1597, p. 460.
[9] J. Bodin, Le theatre de la nature universelle, Lyon, Jean Pillehotte, 1597, p. 664.
[10] C’est ainsi que Fougerolles, p. 663, traduit : « dulcis, amarus, acris, acidus, salsus, acerbus » (Theatrum, p. 459).
[11] J. Bodin, Theatrum, p. 138.
[12] Ibid., p. 254.
[13] Le latin dit « imagines sexaginta (var. : 48 ou 84) inerrantium siderum » ; et Bodin, Theatrum, p. 585 : « Veteres mille ac 25. [stellas] imaginib. 48 denotarunt ».
[14] Aussi n’est-il pas utile de supposer ici une influence de la lecture de Copernic, comme le voudrait Eberhard Knobloch, « Cosmologie et mathématiques dans le Colloquium Heptaplomeres », Magie, Religion und Wissenschaften im Colloquium Heptaplomeres, op. cit., p. 129.
[15] Cinquième Livre, chap. 29 et 30. Voir J. Céard, « L’érudition dans le Cinquième Livre », dans Le Cinquième Livre, études réunies et publiées par Franco Giacone, Genève, Droz, 2001, p. 45 et suiv.
[16] La République, éd. citée, p. 1059-1060.
[17] J. Bodin, La Démonomanie, Paris, J. Du Puys, 1587, f° 8.
[18] J. Bodin, Le theatre de la nature universelle, p. 317. Le latin (éd. citée, p. 226-227) écrit : « Inter limum et lapides argillam, utraque cognatione quadam complecti videmus : ut inter aquam et adamantes crystallum : inter aquam et metalla hydragyrum : inter lapides ac metalla, pyrrhitem, sive marcasitatum genus : inter lapides ac stirpes coralia, quæ suis radicibus saxis hærent et ramos proferunt : inter stirpes et animantia ea quæ Zoophyta [Plantanimalia] dicuntur, quæ sentiunt ac mouentur, fibris tamen ac radicibus cohærent saxis ac terris, unde alimenta sugunt : inter animantes aquatiles ac terrestres amphibia, siue ancipites animantes in utrisque sedibus viventes : inter mares ac fœminas hermaphroditos : inter aquatilia et volatilia pisces volantes, partim sine pluma, partim qui plumas habent pro squamis, nec tamen volant : inter volatilia ac reptilia vespertiliones, volantes quidem sine pluma, sed dentibus, alis, pilis, ac mammis præditos […] ».
[19] Voir J. Céard, « Du Théâtre de la nature universelle à l’Heptaplomeres », art. cité, p. 63.
[20] Voir J. Céard, « Analogie et zoologie au XVIe siècle », dans Bulletin de l’Institut Collégial Européen, 1976 (article reproduit dans Analogie et Connaissance, t. I, Paris, Maloine, 1980).