Une visite au Museo Civico Medievale de Bologne (via Manzoni, 4) suffira pour s’en assurer : de très nombreux objets de la collection du marquis Ferdinando Cospi (1606-1686) existent encore.
Ces objets, dont certains sont issus de la collection d’Ulisse Aldrovandi, sont extrêmement variés et dans un très bon état de conservation. On pourra admirer, dans la première salle, des curiosités exotiques : des naturalia (noix de coco, madrépore), des artificialia originaires d’Europe, d’Afrique ou des Amériques (oeufs d’autruche sculptés, colliers de fèves, cuillères en coquillages montés sur argent, amphore faite d’une noix de coco ouvragée…). Parmi les artefacts exotiques, terres cuites, objets en ivoire… se distingue toute une collection de souliers venus des quatre parties du monde, mais surtout d’Orient. Tous ces objets datent du XVIIe siècle ou sont plus anciens ; on retrouve aisément leur trace dans le catalogue de la collection de Cospi, écrit par Lorenzo Legati et publié en 1677 (Museo Cospiano annesso a quello del famoso Ulisse Adrovandi e donato alla sua Patria dall’ Illustrissimo Signore Ferdinando Cospi patrizio di Bologna e senatore Cavaliere Commendatore di S. Stefano, Bali d’Arezzo, e March. di Petriolo, Fra’ gli accademici gelati il fedele, e principe al presente de’ medesimi descrizione di Lorenzo Legati Cremonesei. Bologne, Giacomo Monti, 1677). Une imposante corne de licorne montée sur un socle en bois doré représentant des têtes de béliers — les cornes des béliers portent et enserrent celle de la licorne — trône dans une vitrine particulière de la salle du rez-de-chaussée.
Notre enquête, à la manière d’une chasse au trésor, nous a mené ensuite vers le premier étage du palais Renaissance qui abrite à présent le Museo Civico Medievale. On y découvre la collection d’objets d’art, statuettes en bronze, antiques ou contemporaines du collectionneur. Des lampes à huile de formes variées sont notamment remarquables, et très reconnaissables d’après les gravures qui leur avaient été consacrées dans le catalogue de 1677. Enfin, les salles des armes montrent une impressionnante panoplie d’armes blanches, de boucliers, d’armures, d’arcs turcs, que le frontispice du catalogue mettait déjà bien en valeur, accrochés sur le mur, en hauteur.
Un sommaire du catalogue de Cospi figure sur notre site (voir lien ci-dessous). Une notice plus détaillée est en préparation, mais en attendant on pourra toujours aller se délecter de la contemplation de ces objets en faisant une visite dans notre galerie : on y a photographié, sur place, tous les objets dont les cartels indiquaient qu’ils avaient fait partie de la collection de Cospi.
En relation :
- Cabinet de Cospi, Ferdinando
Cabinet cité dans Huguetan (1681).