L’une des deux armoires qui occupaient les deux petits côtés de la pièce rectangulaire dédiée au cabinet que l’archiduc avait lui-même nommé dans son testament « Kunst-und Wunderkammer » renfermait, parmi de nombreux objets de curiosité, un morceau de la corde avec laquelle Judas s’était pendu. C’est à la Basilique Saint-Pierre que ce bout de corde était conservé avant que Bastian Schertlin, à la faveur du sac de Rome, ne le rapporte chez lui, à Schorndorf. Martin Crusius dit avoir vu l’objet accroché dans le choeur de l’église de cette ville après 1538 : c’était une grosse corde, précise-t-il, longue de douze pieds, et la boucle du noeud était à la mesure du cou du Polyphème d’Homère (« cum tanto nodo, ut collum quod ei insertum fuerit, Polyphemi Homerici fuisse videatur ») (Martini Crusii … Annalium Suevicorum Dodecas tertia … Francfort, 1596, p. 600).