Cabinet de Bellier de Beauvais, Catherine-Henriette

Cité par Bonnaffé

Morte en 1690. Première femme de chambre d’Anne d’Autriche. Son hôtel, rue Saint-Antoine, existe encore en partie ; c’est le chef-d’oeuvre d’Antoine Lepautre. En 1663, la jeune reine Marie-Thérèse visita l’hôtel de Beauvais.

Mercredi, notre auguste Reine

Fut chez madame de Beauvais

Pour de son aimable palais

Voir les merveilles étonnantes

Et les raretés surprenantes…

Et mainte dame et demoiselle,

Qui pour lors étoient avec elle,

Virent tant d’enrichissemens,

Tant de belles orfevreries,

Tant d’éclatantes pierreries,

Tant d’agrémens délicieux

Tant de vases si précieux,

Tant de bustes et tant d’images,

Enfin tant d’excellents ouvrages

Qu’elles croyoient voir le trésor

Du Grand-Kan ou du Grand Mogor.

La Beauvais possédait un second hôtel qu’elle avait fait bâtir pour son fils à l’entrée de la rue de Grenelle, près du carrefour de la Croix-Rouge. Loret en parle également à la date du 3 novembre 1663, à l’occasion d’une visite de la Reine-mère et du Roi : « La sage dame de Beauvais, qui se connoît fort aux belles choses », leur fit admirer

Tant de raretés sans pareilles,

Tant de tableaux bien colorés,

Tant de brillants lustres dorés,

De porcelaines et de vases,

Qui pouvoient causer des extases,

Et le tout si bien agencé

Et si proprement compassé,

Que le Roy, Reine et Monsieur même

Y prirent un plaisir extrême.

Marot a gravé le plan de l’hôtel de Beauvais ; l’abbé de Marolles, dans sa description de Paris, vante « l’un et l’autre Beauvais ».

Muse historique, nov. 1663. – $61,XX, 78, 145, article de M. J. Cousin, – $31, 1713, II, 31. – Marolles. – Le Maire.