Cabinet de De Scudéry, Georges
Cité par Bonnaffé
« 1601-1667. Poète et membre de l’Académie française. Le « cabinet de M. de Scudéry, gouverneur de Nostre-Dame-de-la-Garde, première partie », tel est le titre d’un livre peu connu, publié à Paris chez Augustin Courbé, 1646. Le frontispice, par Fr. Chauveau, représente l’intérieur d’une galerie garnie de tableaux ; au milieu de la pièce une table portant une statue, une aiguière, des coquilles. Trois personnages semblent admirer ces belles choses. La légende porte : le Cabinet de M. de Scudéry, 1646. « Pour moi, dit Scudéry dans l’Avis au lecteur, pour moi qui suis frappé à ne guérir jamais de cette belle maladie de l’esprit qui cherche dans toute la terre de quoi se satisfaire, et qui voudroit pouvoir rassembler en un même lieu toutes les raretés de l’art et de la nature, j’avoue que je n’ai pas eu peu de satisfaction en travaillant à cet ouvrage, parceuq’il m’a remis dans la mémoire etp resque devant les yeux, tant de belles choses que j’ai veues et tant d’autres que j’ai possédées. » Suit une description en vers de cent douze tableaux ou dessins de divers artistes. Quels sont ceux que Scudéry dit avoir possédés? L’auteur ne s’explique pas à ce sujet ; nous savons seulement qu’il avait le goût des estampes et des dessins. Il avait formé un recueil de portraits des poètes fameux, depuis le père de Clément Marot jusqu’à Guillaume Colleret, et la collection lui avait coûté cher. « Il s’amusoit à despenser ainsy son argent à des badineries ; et quand il partit pour le gouvernement de N.-D. de la Garde, cela ne se put faire sans bien des frais, car il ‘obstina à transporter bien des bagatelles et tous les portraits des poètes. » (Tallemant.)[…]