Cabinet de Chaduc, Louis

Cité par Bonnaffé

1564-1638. Conseiller au présidial, à Riom. « Nous avons eu au commencement de ce siècle, dit Baudelot de Dairval, un nommé Monsieur Chaduc en Provence (sic), qui avoit amassé plusieurs milliers de pierres, qu’il avoit fait graver dans le dessein de les expliquer. La dernière partie de cet ouvrage est perdue, ou la mort a prévenu l’auteur devant l’exécution. Le R. P. du Moulinet possède l’autre, et il me l’a communiquée fort obligeamment. J’en ay tiré même quelques têtes singulières qui ne se trouvent point ailleurs… Le cabinet de monsieur Chaduc est présentement répandu partout, comme je puis le justifier par quelques pierres absolument antiques que j’ay et qui se trouvent gravées dans le livre. Le généreux Bibliothéquaires de Sainte-Geneviève, habile et connoisseur, possède une partie de ce trésor, et il explique plusieurs de ces pierres qu’il a fait graver dans l’histoire de sa bibliothèque. » En effet, dans la préface de ce livre, le P. du Moulinet dit que les pierres du cabinet de Sainte-Geneviève, « qui sont au nombre de mille, viennent de ce grand recueil qu’avoit fait au commencement de ce siècle Louis Chaduc ». Suivant quelques auteurs, Mariette entre autres, un autre lot de pierres gravées contenu dans « 24 boëtes ou baguiers » et provenant du cabinet Chaduc, aurait été vendu au président de Mesmes, qui l’aurait cédé à Gaston d’Orléans. D’où la conclusion que la majeure partie de la collection Chaduc serait passé au Cabinet actuel des Médailles, héritier de Sainte-Geneviève et légataire de Gaston.

M. Chabouillet, conservateur du cabinet de France, discute vivement cette prétendue généalogie, et je ne puis mieux faire que de renvoyer le lecteur à la curieuse notice insérée dans les Archives de l’Art français. Le savant conservateur plaide chaleureusement pro domo suâ, et il a raison.

« Habbiamo in questo Regno, un certo Sr Chaduco di Clermont in Auvergne, che ha messo insieme ducenti amuleti di corniole, agathe et altre gemme, con inscrittioni le piu rare, et le più stranne che si possino imaginare, dove si veggono rappresentate tutte le magior forfanterie amorose di tutta l’antiquità Greca et Romana, et se non fosse l’obscenità, forsi che non si potrebbe vedere cosa più curiosa, tra le cose antique ». (Lettre de Peiresc à Aleander du 2 novembre 1623, communiquée par M. Eug. Müntz.)

$6, I, 302 et suiv. – $64$70 – Mariette, Traité des pierres gravées, II, VI. – $4, p.263, Legs de Gaston, notice de M. Chabouillet.