Copenhague, Cabinet royal (Christian V)
La Kunstkammer royale de Copenhague est décrite à l'époque de Christian V par Oliger JACOBAEUS en 1696 (1710 puis 1726 pour les éditions augmentées du catalogue). C'est la première description du Cabinet royal de Copenhague, fondé en 1650. L'ouvrage commence par une suite de 38 pages de planches in folio (verso vierge) et 2 planches dépliantes, représentant pour la plupart monnaies et médailles. Selon les exemplaires, ces planches peuvent aussi être regroupées à la fin de l'ouvrage ou disséminées au fil des chapitres.
Le Cabinet a été fondé en 1650 pour le roi Frederick III, qui régna de 1648 à 1670 et fut en étroite relation avec le savant Olaus Worm dont il acheta le Cabinet en 1655. Cette collection du cabinet royal de Copenhague a bénéficié du concours et des conseils du grand collectionneur Ole Worm. À la mort de Frederick III, le cabinet royal connaît des améliorations sous Christian V, qui règne de 1670 à 1699, et commande à son secrétaire O. Jacobaeus un catalogue : celui-ci paraît en 1696 sous la forme d’un bel in-folio d’environ 200 pages illustrées de planches hors texte en taille-douce. Deux rééditions augmentées se succèdent ensuite, en 1710 puis en 1726 sous le règne de Frederick IV (1699-1730).
Les titres de chapitres du catalogue publié par O. Jacobaeus suffiront à donner une idée des choix qui président à la constitution du cabinet, compte tenu de la place dévolue à chaque catégorie :
Pars prima. De Rebus Naturalibus.
– – sectio I. De homine et quadrupedibus. = 1 à 10
– – sectio II. De Avibus earumque partibus. = 11 à 13
– – sectio III. De Piscibus eorumque partibus = 14 à 18
– – sectio IV. De Conchyliis et Testaceis. = 19 à 22
– – sectio V. De Serpentibus et Insectis. = 23 à 25
– – sectio VI. Varia ex Arboribus Plantisque desumpta. = 26 à 30
– – sectio VII. Metalla, Lapides et Lapidefacta, Terrae, Succi concreti etc. = 31 à 40
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Pars secunda. De Rebus Artificialibus.
– – sectio sectio I. De Variis ex Argento, Aere, Ferro, Ossibus, Lapidibus, Succino, Ligno etc. elaboratis. 43 à 47
– – sectio II. Arma, Vestitus, Vasa et Instrumenta Indorum, Turcarum, Grölandorum, alriarumque gentium. 49 à 54
– – sectio III. Antiquitates et Res Aliae Ad illas Spectantes. 55 à 64
– – sectio IV. Mechanica, Optica et res coeterae huc spectantes. 65 à 68
– – sectio V. Numis variis et Monetis. 69 à 201
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à la suite, Auctarium rariorum, quae museo regio per triennium hauniae accesserunt, uberioribus illustrata commentariis, praecipue numismata et aliae antiquitates parti secundae aut inserte aut inserendae. 1699. (sur les 97 pages de ce supplément, seules les 23 premières concernent des nouveautés hors numismatique)
– La quarantaine de planches qui commencent le catalogue de Jacobaeus représente surtout des monnaies et des médailles. Mais on peut voir sur la toute première deux sarcophages (qui correspondent dans le corps du texte au tout début, « Sectio I », « De Homine et Quadrupedibus »:
« Mumia Aegyptiaca (Tab.I. Fig.I) pedum quinque longitudine, carbaso subtili et telâ variâ udique involuta. In fasciis circumjectis figurae quaedam peculiares conspiciuntur et characteres Hieroglyphici. Limbi circulares, pectus in primis vestientes, ex colorum diversorum orbiculis et figuris aliis assuti sunt, auroque hinc inde illiti. Capse seu repositorium, (Tab.I. Fig. II) cui inclusa est Mumia gossypio hinc inde tecta, ex ligno concavo oblongo, crasso admodum et coloris subflavi, ac in partes binas diviso, ad similitudinem Mumiae accedit, et parte superiore capitis humani figuram exprimit ; inferiore vero, et quidem anticâ, notas et characteres peculiares, vetustate fere exesos. Mumiae tales ab Aegyptiis olim inprimis confectae, et funera medicata Plinio appellatae, voce Persicâ, pro cadaveribus exsiccatis sumuntur et certâ ratione conditis, quae sub structuris Pyramidum vel in cryptis aliis subterraneis apud Aegyptios olim condebantur. De mumiis, praeter alios, eruditè Athanasius Kircherus et in Itinerario suo Thevenotius.«
– On admirera en outre planche III une tête de lièvre cornu (texte p. 5 : « Cornua leporina (Tab. III. Fig.VI.VII.VIII) Captum quoque fuisse in Saxoniâ cornutum leporem, et plus quam annuo spatio areae inclusum vixisse testantur Ephemerides Germanorum, anni sexti volum. pag. 369. Ita viduam Medici Lovaniensis duos cornutos ex Norvegia lopores habuisse Gassendus refert lib.2 in vita Peireskii. Consentit praedictis in itinerario suo Johannes Baptista Tavernier, cum Saxioniam perlustraret : [citation]. De cornibus Leporinis plura eruditè adfert Th. Bartholinus Epist, Medic. Cent. II. » et, planche IX, un tatou (le texte p. 9 en mentionne d’autres, de tailles diverses.
– L’ouvrage de Thomas Bartholin sur les licornes, De Unicornu observationes novae (Amsterdam 1678 : seconde édition) offre une planche dépliante qui représente une grande trompe ornée qui faisait partie de ce cabinet.
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SOURCE: JACOBAEUS, Oliger : Museum Regium seu catalogus Rerum tam naturalium, quam artificialium, quae in basilica bibliothecae augustissimi Daniae Norvegiaeque Monarchae Christiani Quinti Hafniae asservantur, descriptus ab Oligero Jacobaeo. Copenhague, J. Schmetgen, 1696.
Localisation:
– Paris, Arsenal (deux exemplaires, le second ne nous a pas été communiqué) : FOL.S.737 et FOL.H.4757
– Paris, Bibliothèque nationale de France : RES.J.458
– Aix, Bibliothèque Méjanes : C.4148
– Besançon, Bibliothèque municipale : 11256 fonds anc.
– Dijon, Bibliothèque municipale : 12485, CGA
– Lille, Médiathèque municipale : 44102
– Lyon, Bibliothèque municipale : 30889, CGA
– Rennes, Bibliothèque de Rennes métropole : 2645 fonds anc.
– Strasbourg, Bibliothèque municipale : 11256 fonds anc.