Cabinet d’Agard, Antoine

Cabinet cité par Pierre Borel (1649) et Bonnaffé.

Agard est un des premiers, avec Paul Contant, à « faire la description ou sommaire des pieces contenues » en son « recueil de Cabinet », sous le titre :

Discours et roole des medailles et autres antiquitez tant en pierreries, graveures, qu’en relief, et autres pierres naturelles admirables, plusieurs figures et statues de bronze antiques, avec autres statues de terre cuites à l’egyptienne, et plusieurs rares antiquitez qui ont esté recueillies, et à present rangees dans le cabinet du sieur Antoine Agard, maistre orfevre et antiquaire de la ville d’Arles en Provence. Paris, 1611.

– Paris, BN : J-16079 ; MFICHE J-16079 ; SP 94/857 ; NUMM-110102
– Aix, Bibliothèque Méjanes : 8°7458 Impr 1500-1987
– Lyon, Bibliothèque municipale : 358279 CGA

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Ce cabinet fait partie du catalogue donné par Pierre Borel à la suite de ses Antiquitez… de la Ville, et Comté de Castres d’Albigeois, p. 124 à 131, sous le titre de Roole des principaux cabinets curieux, et autres choses remarquables qui se voyent ez principales Villes de l’Europe.
Ce cabinet est mentionné pour la ville d’Arles :
« Arles.
Mr. Agard Me. Apotiquaire. »

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Bonnaffé :

Les historiens de Provence donnent peu de renseignements sur cet artiste-amateur. Ce que nous avons de plus complet sur son compte est le catalogue de son cabinet, rédigé par lui même en 1609 et imprimé à Paris en 1611. En voici le titre d’après l’exemplaire rarissime du cabinet de M. Eug. Piot: Discours et roole des médailles et autres antiquitez tant en pierreries, graveures, qu’en relief et autres pierres naturelles admirables, plusieurs figures et statues de bronze antiques, avec autres statues de terre cuite à l’Egyptienne, et plusieurs rares antiquitez, qui ont été recueillies et à présent rangées dans le cabinet du sieur Antoine Agard, maistre orfevre et antiquaire de la ville d’Arles en Provence. A Paris, 1622. Le livre est dédié à Mgr du Vair, premier président du Parlement d’Aix. A la suite de quelque pièces, épigrammes, anagrammes et acrostiches dans le goût du temps, le sieur Agard nous apprend que la majeure partie de ses antiques a été découverte « durant le dernier siècle, dans l’enclos de nostre tres-antique, renommée et fleurissante cité d’Arles… outre une infinité d’autres que divers esprits attaints de semblable curiosité que moy, ont eu moyen de recouvrer, à mon desçeu ou refus, tant elle est triomphante en si riches trésors. »

Le cabinet se composait d’une grande pièce environnée de bancs et de ceintures, c’est-à-dire de rayons chargés de bronzes, de vases, de curiosités de toute sorte; au-dessus, une rangée de tableaux. Des tables, des piédestaux, des layettes, des pierriers remplis de camées, de médailles, etc., complétaient l’ameublement. Les matières précieuses tiennent naturellement une grande place dans la collection,- nous sommes chez un orfèvre-joaillier. – Voici une grande navette (vasque) de jaspe surmontée de pyramides; un échiquier de porphyre et de cornalines; un « petit Cupidon en forme d’ange, appuyé d’un costé sur un rocher, d’albastre Grec et bien poly de la main et artifice de Michael Ange sculpteur (?) où son nom est gravé au-dessous de la teste, ayant deux petites aisles au costé de ses espaules… tenant en sa main droicte une petite boulle de Cassidoyne… et à la main gauche une pièce de cristal taillé; » un « cabinet demasquiné d’or »; un grand miroir de Venise en cristal de roche, au milieu d’une architecture de jaspe, d’agate, de lapis et de cornaline.

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 Bibliographie complémentaire : Delphine Trébosc a donné de ce cabinet une édition savante aux Presses universitaires de Rennes (Textes rares) en 2007.