Cabinet de Tribou
Cabinet cité par Pierre Borel (1649) et par Bonnaffé
Ce cabinet fait partie du catalogue donné par Pierre Borel à la suite de ses Antiquitez… de la Ville, et Comté de Castres d’Albigeois, p. 124 à 131, sous le titre de Roole des principaux cabinets curieux, et autres choses remarquables qui se voyent ez principales Villes de l’Europe.
Pierre Borel mentionne une trentaine de cabinets pour la ville de Paris :
   « Paris.
   Le Cabinet du Roy, celuy de Mr. le Duc d’Orleans, la salle des antiques, celuy de Mr. Gau pour les antiquitez, celuy de Mr. de la Brillere et du sieur Gabarry pour la peinture, celuy de feu Mr. du Moustier, de Mr. Petau Conseiller, de feu Mr. Pré de Segle, de Mr. Robin Chirurgien, et de Mr. Conard pour les coquilles et fleurs, des trois Messieurs de Morin, de Mr. du Val Medecin, de Mr. Bachelier pour les plantes, de Mr. Nicolai pour les papillons, de l’Abbé de sainct Ambroise, de Mr. Nodin Chirurgien, de Mr. Pescher, de Mr. Nodin Apotiquaire, de Loiselier Magnin, de Tribou, du petit Patissier vis à vis de S. Germain, de l’Abbé Lumagne pour la peinture, de Mr. Henry Brodeur et valet de chambre du Roy, de Mr. Mousseau President au grenier à sel, de Mr. de Liancourt pour la peinture, de Maistre Estienne Sculpteur Genevois logé au fauxbourg sainct Germain, de Mr. de Villiers Marchand de la rue S. Denis, de Mr. de Bretonvilliers et de Mr. Feydeau Chanoine de N. Dame. »
Ce personnage, qui gagne donc son existence en exerçant un métier dit de bouche, possède « toute sorte d’armes exotiques et de couteaux, de rares statues italiennes de cire, divers ouvrages d’ivoire ; il y a aussi un tombeau de Notre-Seigneur, curieusement fait de nacre, de bons tableaux et toute sorte de plumages d’oiseaux », rapporte Robert Montagu, voyageur anglais en visite à Paris en 1649, qui écrit son nom « Tribourg » (A. Schnapper, 1988, p. 213).
Bonnaffé : « V. 1673. Pâtissier, à Paris, vis-à-vis de Saint-Germain-l’Auxerrois. Tribou était pâtissier et collectionneur ; Pierre Borel en parle : « Le cabinet de Tribou, du petit pâtissier vis-à-vis de Saint-Germain. » Est-ce la petitesse de sa taille qui l’avait fait surnommer Triboulet ? Je ne saurais le dire ; mais la Liste anonyme le désigne ainsi : « Triboulet, pâtissier, armes. » C’était le fournisseur à la mode ; l’abbé de Marolles, parlant de l’Excellence de la ville de Paris : »Y a-t-il ailleurs, dit-il des pâtissiers, des cuisiniers et des confituriers qui soient comparables à ceux de Paris ? En quelle réputation ont été Cormier, Poliac, Coefier, le Clerc, Tribou… ? » Le pâtissier s’était retiré des affaires à l’époque où de Marolles écrivait son livre (1656), mais l’amateur continuait à collectionner ; son nom figure encore en 1673 sur la liste de Spon : « M. Tribou, près Saint-Germain-l’Auxerrois, tableaux, armes des Indes, couteaux de Turquie et de Perse. » Il n’est plus question du pâtissier, ni de Tribou tout court, encore moins de Triboulet ; M. Tribou est devenu un personnage.
Rue de Rivoli, n° 148, non loin de Saint-Germain-l’Auxerrois, habite encore un pâtissier-confiseur du nom de Triboulet.