Théâtre anatomique de Leyde

Cabinet cité par Pierre Borel (1649) et décrit par John Evelyn (1641) et Balthasar de Monconys (qui le visite en 1663).

Ce cabinet fait partie du catalogue donné par Pierre Borel à la suite de ses Antiquitez… de la Ville, et Comté de Castres d’Albigeois, p. 124 à 131, sous le titre de Roole des principaux cabinets curieux, et autres choses remarquables qui se voyent ez principales Villes de l’Europe.
Pierre Borel mentionne, pour la ville de Leyde :
« Leyden.
Le Theatre Anatomique. »

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John Evelyn le visite en 1641:

Hence to the physic-garden, well stored with exotic plants, if the catalogue present to me by the gardener be a faithful register.
But, amongst all the rarities of this place, I was much pleased with a sight of their anatomy-school, theatre, and repository adjoining, which is well furnished with natural curiosities ; skeletons, from the whale and elephant to the fly and spider ; which last is a very delicate piece of art, to see how the bones (if I may so call them of so tender an insect) could be separated from the mucilaginous parts of that minute animal. Amongst a great variety of other things, I was shown the knife newly taken out of a drunken Dutchman’s guts, by an incision in his side, after it had slipped from his fingers into his stomach. The pictures of the chirurgeon and his patient, both living, were there.

(The diary of John Evelyn, Ed. William Bray, J.M. Dent et E.P. Dulton, London-New York, 1905, t. 1, p. 28-29.)

 

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Au sujet du jardin botanique, Monconys dit ceci : « il est assez grand et bien rempli d’une infinité de plantes tant estrangeres, que familieres. »

Puis la galerie elle-même, pourtant très en faveur chez les voyageurs de son siècle, lui semble quantité négligeable : « A costé de ce jardin est une galerie basse, où il y a quelques animaux dessechez, sçavoir des poissons, reptiles, et fruits des Indes, mais le tout peu considerable. »

C’est en fait surtout la disposition des lieux, en une sorte de contre-champ, que Monconys se plaît à développer, tout en assortissant le tout de quelques gros plans et remarques personnelles :

 » De là il me mena dans le lieu de l’Anatomie, qui est très joly, fait en Amphiteatre de menuiserie fort propre. Il y a une infinité de squeletes d’hommes, et d’animaux, et dans des armoires vitrées qui sont dans la galerie haute, plusieurs raretés. Entre autres deux Momies fort entieres, dont les visages sont descouverts et les dents tres-blanches. Ce lieu est fort clair, à cause que les fenestres sont grandes jusques à la voute, comme celles d’une Eglise. Il y a un corps desseché à la manière de M. Bils, qui ne me parut pas une chose si rare. Il est vray que c’est de ses premiers ouvrages. »

(Monconys, Journal, II, 151, août 1663)