C’est à l’exploitation de leurs mines d’argent que les princes saxons doivent leur richesse et c’est à Freiberg en Saxe que l’on formait aux 18e et 19e siècles les ingénieurs qui allaient diriger les mines le long de l’arc alpin (Mines du Dauphiné et de la Savoie, mine du Tyrol et de la Styrie en Autriche, mines de Bavière). Emile Gueymard, collaborateur du Muséum d’histoire naturelle de Grenoble et formé par l’ingénieur saxon Schreiber, est l’héritier direct de ces ingénieurs saxons. Les collections minéralogiques qu’il a léguées à Grenoble et auxquelles le Muséum de Grenoble doit en 1954 son classement en Musée 1e catégorie, s’inspirent de cette tradition saxonne. Schreiber étant mort à Grenoble sans descendance et ayant fait de Gueymard son héritier, on retrouve aujourd’hui des manuscrits de Schreiber dans les papiers de Gueymard et les spécimens de la collection de l’ingénieur saxon dans les collections du Muséum de Grenoble.

Auteur en 2006 d’une thèse d’histoire sur les origines scientifiques du Muséum d’histoire naturelle de Grenoble et chercheur associé au laboratoire EDYTEM, j’ai souhaité mieux comprendre les liens qui s’étaient tissés au 18e siècle entre la Saxe et les mines des Alpes françaises, et j’ai répondu à l’invitation de Dirk Syndram, Directeur du Musée de la Voûte verte (en allemand Grünes Gewölbe) au château de Dresde en Saxe, de venir assister à l’inauguration d’une de ses salles. J’avais fondé en cela mon aire de recherche en me basant sur les travaux que Marie-Christine Bailly consacre aux mines en Europe avant l’ère industrielle et aux pistes allemandes que cette historienne donne aux chercheurs : elle conseille ainsi les travaux de Claus Dahm en 1998, lesquels travaux m’ont fait remonter aux travaux de Hans Baumgärtel en 1953 sur l’histoire de l’Ecole des mines de Freiberg, et enfin les travaux de Michel Espagne en 2000. J’ajoute que ma maîtrise de l’allemand m’a beaucoup aidée, tant soit dans la lecture dans le texte des ouvrages allemands que dans les échanges à Dresde.

Les collections à Dresde d’Auguste le Fort (1670-1733), prince-électeur de Saxe et roi de Pologne, sont le reflet de la richesse de la Saxe au 18e siècle, richesse due à l’exploitation de ses mines d’argent, mais aussi de ses mines de pierres précieuses et semi-précieuses : diamants, émeraudes, lapis, jaspe et porphyres. L’exploitation des mines de Saxe depuis le Moyen-Age avait conduit les princes ses aïeux à installer à Freiberg, en Saxe, la première Ecole des mines célèbre auprès de toutes les cours princières d’Europe. La cour de Saxe et la cour de France au 18e siècle étaient apparentées : Marie-Josèphe de Saxe, petite-fille d’Auguste le Fort, fut la seconde épouse du Dauphin, fils de Louis XV. Son mariage fut l’œuvre de son oncle le maréchal de Saxe, fils naturel d’Auguste le Fort, et de Mme de Pompadour. Elle donna trois rois à la France : Louis XVI, Louis XVIII (futur propriétaire des mines d’argent du Dauphiné) et Charles X. Conséquence de cette parenté, la Saxe fut l’alliée de la France sous Louis XV pendant la guerre de Sept Ans (1756-1763). Elle maintint son alliance au 19e siècle et fut à nouveau l’alliée de la France sous Napoléon. La densité des liens culturels entre les deux pays a pu se trouver renforcée par l’émigration protestante française en Saxe et l’attraction qu’exerçait sur toute l’Europe lettrée la célèbre Foire de Leipzig. Le fait que les deux pays aient été alliés explique l’importance de leurs échanges culturels et commerciaux. Au 18e siècle, les agents des princes voyageaient beaucoup entre les deux pays et c’étaient les ambassadeurs qui recrutaient en Saxe les ingénieurs des mines destinés à la direction des mines dans le royaume de France. Ce fut le cas pour l’ingénieur des mines Johann Gottfried Schreiber (1746-1827) recruté à Freiberg en Saxe en 1777 pour venir diriger en Dauphiné les mines d’argent de Monsieur, frère du roi (et futur Louis XVIII). Il n’est ensuite pas étonnant de lire sous la plume du naturaliste Dominique Villars (1745-1814) la présence de ces minéralogistes allemands, la plupart saxons, venus à Grenoble dans le sillage de Schreiber visiter le Cabinet d’histoire naturelle, ancêtre du Muséum de Grenoble.

L’inauguration de la salle à laquelle j’avais été invitée, une salle turque témoin de la magnificence de l’Empire ottoman et des liens que le prince électeur avait noués avec la Sublime Porte, n’entrait pas à vrai dire dans mon propos. Mais elle me donnait l’occasion, grâce à un passe officiel que l’on m’avait remis, d’avoir accès librement au château à la Grünes Gewölbe, c’est-à-dire aux collections minéralogiques initiales qui avaient fait la richesse d’Auguste le Fort. A la fin de la Seconde Guerre mondiale, il ne restait que des ruines de Dresde autrefois surnommée « la Florence de l’Elbe ». Dès la fin du communisme, les Saxons se sont employés à redresser la Frauenkirche, leur église, puis à reconstruire le château des princes de Saxe. Ils en inaugurent tour à tour les salles, et viennent de réinstaller le cabinet de curiosités avec l’intégralité de son contenu qui avait été mis à l’abri pendant la guerre et l’époque communiste. La vallée de l’Elbe vient d’être classée au patrimoine mondial de l’Unesco.

Les collections d’Auguste le Fort sont typiques de celles qu’ont rassemblées les princes de l’époque de Louis XIV. Les minéraux sont exposés à l’intérieur d’un cabinet de curiosités et reflètent plus la richesse et la puissance du prince qui les a rassemblés qu’ils ne sont là pour inciter à l’étude telle qu’on l’entendrait aujourd’hui. Les spécimens minéralogiques exposés, sublimés par le travail remarquable des orfèvres, permettent cependant de repérer les mines qui étaient exploitées en Saxe, de la fin de la Renaissance à l’époque classique, d’en apprécier le travail et de dresser l’inventaire des objets précieux résultant de leur exploitation :

  • mines d’argent révélées par la nombreuse vaisselle d’argent (certaines de ces pièces ont été exposées en 2006 à Versailles lors de l’exposition « Splendeurs de la cour de Saxe, Dresde à Versailles »)
  • cristal de roche que l’on retrouve dans des objets de production saxonne – vases, coupes – mais aussi dans le goût généralisé pour toute production de cristal et notamment celle issue des Alpes, comme ce miroir monté sur pied de cristal, cadeau du duc de Savoir Emmanuel Philibert au prince Auguste de Saxe. On note dans la production infinie de verre la création d’un magnifique verre rouge issu du travail du diamant et dont les artistes composent de remarquables carafes.

La Grünes Gewölbe, cabinet de curiosités d’Auguste le Fort et qui tire son nom des voûtes de couleur verte sous lesquelles était à l’origine enfermé le trésor, comprend 9 cabinets. Ces cabinets sont organisés de façon thématique et pour l’essentiel, selon l’origine des mines de Saxe dont on a extrait le matériau pour réaliser le travail :

  • Le Cabinet d’ambre (en allemand Bernsteinkabinett) où sont exposés les coffrets sur les montants desquels les artistes ambriers ont incrusté des plaques d’argent.
  • Le Cabinet d’argent (Weisssilberzimmer) qui compte encore aujourd’hui quelques 380 pièces en argent sur les 2.000 dont il était composé à l’origine (de nombreuses pièces ont été fondues pendant la guerre de Sept Ans).
  • La Chambre vermeil (Silbervergoldetes Zimmer) dont bon nombre de pièces, exposées près des fenêtres, disparurent hélas sous les bombardements de 1945.
  • La Salle des objets précieux (Pretiosensaal) où sont exposés les objets en cristal de roche : on y reconnaît la patte des artistes milanais qu’Auguste, tout comme l’Empereur Rodolph II à Prague, avait fait venir à sa cour.
  • La Chambre des joyaux (Juwelenzimmer) qui est l’apogée de la dramaturgie selon laquelle Auguste le Fort a construit le sens de sa visite : toutes les salles précédemment décrites conduisent à cette salle où sont exposées les pierres précieuses et notamment ces rubis roses, pierres emblématiques de la cour de Dresde. Leurs feux sont encore multipliés par les magnifiques miroirs qu’affectionnait tant le prince Auguste.
  • Le Cabinet des bronzes (Bronzenzimmer) où sont exposées des sculptures selon la mode édictée par la cour de France, et notamment cette statue équestre d’Auguste le Fort dans la posture de Louis XIV.
  • Le Cabinet des bronzes Renaissance (Raum der Renaissance-bronzen), collection typique des cabinets de l’Europe baroque.

Les collections d’Auguste le Fort témoignent enfin de sa passion pour la porcelaine et de la production de sa manufacture de Meissen : Böttger, apothicaire à Berlin, fils et petit-fils d’orfèvres et de maître-monnayeur, s’était vanté d’avoir fabriqué de l’or. Menacé d’être arrêté, il s’était réfugié en Saxe où Auguste II l’avait fait prisonnier dans l’espoir d’obtenir son secret. Mais l’alchimiste avait découvert au autre secret, avec le savant Tschirnhaus et les métallugistes des mines de Saxe, seuls capables de porter les fours à des températures très élevées : celui de la porcelaine dure, véritable or blanc pour la Saxe1. Les pièces de la manufacture de Meissen vont déferler sur l’Europe et inspirer à leur tour la manufacture de Vincennes puis de Sèvres.

L’anecdote de l’alchimiste est révélatrice de la quête de l’arcane qu’on poursuivie les Européens depuis le Moyen-Age, jaloux qu’ils étaient du secret de la fabrication de la porcelaine détenu jusqu’à présent par les Chinois. Mais elle illustre bien pour les chercheurs d’aujourd’hui la suprématie des techniques minières développées dans les mines de Saxe qui seules en Europe ont permis cette découverte.

Cherchant toujours à concurrencer Louis XIV, Auguste le Fort avait imaginé des fêtes encore plus folles qu’à la cour de France, des fêtes dans lesquelles la Saxe et ses mines étaient mises en scène2. Un dessin à la plume de Carl Heinrich Jacob Fehling, daté à Dresde de 1724, montre la table royale d’Auguste, avec des décorations de mines en sucre, lors de la Fête des mineurs donnée le 26 septembre 1719. Par cette Fête des mineurs, encore appelée Fête de Saturne, le prince entendait démontrer la puissance économique de la Saxe, fondée sur les ressources minières et la métallurgie. A l’occasion de cette fête, il avait fait ériger dans la plaine de Dresde un Temple de Saturne en forme de montagne illuminée. La table royale avait été décorée de montagnes et de scènes du travail de la mine, confectionnées en sucre. Le dessin de Fehling monte Auguste en train d’approuver ce travail de décoration. Il lui est présenté par le Maréchal de la cour et directeur des mines Woldemar von Löwendal (1660-1740), qui avait l’honneur de porter ce jour-là l’extraordinaire tenue de mineur de Jean-Georges II de Saxe. Après le repas avait eu lieu devant l’édifice une grande parade des mineurs et métallurgistes, à laquelle avaient participé 1.600 hommes qui avaient montré les principaux aspects de leur travail et de leurs produits. Cette démonstration de deux heures s’était déroulée avec, pour toile de fond, la falaise reflétée par la rivière et les miroirs décorant l’édifice. Le programme de l’illumination avait célébré ainsi Auguste certes mais aussi les mines de Saxe. Le prince s’était incarné dans le rôle du Dieu de la mine mais avait également rendu hommage aux gisements dont il tirait sa richesse.

La tradition minière de la Saxe remonte au Moyen-Age avec l’exploitation des mines d’argent de Freiberg en 1168, Schneeberg en 1470, Annaberg en 1492, Marienberg en 1519 et Johanngeorgenstadt en1654, mais aussi des mines d’étain – entre autres Altenberg en 1445. L’ingénieur saxon Schreiber, qui exploita les mines d’argent du Dauphiné, est justement né près de Marienberg, site d’une des 5 mines d’argent de la Saxe.

C’est la situation géographique de la Saxe qui lui a conféré au fil des siècles sa dimension internationale : la Saxe se trouve en effet au nord du royaume de Bohême, riche, lui aussi, de mines d’argent – citons celle de Joachimsthal – et les mines de Saxe se trouvent de fait aux confins de la Saxe et de la Bohême. A la Renaissance, les mines se sont trouvées ainsi idéalement situées près de Prague, lors de l’éclosion des livres de sciences dans cette ville et notamment les livres de mathématiques. Par la suite, la position centrale de la Saxe à l’intérieur des états allemands, entre la Bavière et l’Autriche d’un côté, et la Prusse de l’autre, concourut d’une part à sa construction mais la prédisposa également à rayonner en Europe : on assiste alors depuis Freiberg à l’essaimage du savoir-faire minier saxon dans les Alpes françaises, mais aussi en Bavière, en Autriche et en Tchécoslovaquie.

A la Renaissance, dans les années 1550, siégeait déjà dans la ville de Freiberg un Office de surveillances des mines (en allemand Oberbergamt) et en 1765 la ville accueillait la prestigieuse Académie minière, la première dans son genre en Europe3.

L’Office de surveillance des mines avait pour fonction de protéger les gisements, de répartir les domaines d’exploitation, de surveiller le travail, d’assurer les impôts prélevés sur les mines. Jusqu’au milieu du XIXe siècle, les responsables de l’office de surveillance des mines appartenaient à la noblesse de Saxe. Freiberg était un lieu de formation pour les futurs responsables des mines. L’un des responsables de l’Office de surveillance, Friedrich Wilhelm von Trebra, introduisit la géologie dans la science des mines4. C’est à sa demande que Schreiber avait publié en 1781 à Dresde une carte minéralogique des mines de Weimar, carte jugée comme étant le meilleur document de l’époque sur la région.

L’une des premières caractéristiques de l’Académie de Freiberg fut d’accueillir dans ses promotions de très nombreux étrangers venus de pays extérieurs au monde germanique. 2.465 étudiants fréquentèrent l’Académie de Freiberg entre 1766 et 1866. Parmi ceux-ci Abraham Gottlob Werner, le maître de Schreiber, qui participa aux grands débats scientifiques de l’époque. Werner professa le neptunisme, s’engageant par là même dans la polémique entre les plutonistes et les neptunistes, entre les géologues qui privilégiaient les phénomènes volcaniques et ceux qui mettaient l’accent sur les dépôts marins. On retrouve l’influence saxonne dans les bibliothèques des minéralogistes amateurs grenoblois de la fin du 18e siècle, comme dans celle de l’avocat Prunelle de Lière qui possédait les ouvrages de Werner, une carte de la Saxe ainsi que les Observations sur l’intérieur des montagnes par Trebra.

Ainsi, de la Saxe à la France, l’Ecole des mines de Freiberg incarne-t-elle la culture scientifique de la Terre et de ses métamorphoses. Le cabinet de curiosités d’Auguste le Fort à Dresde auquel elle est historiquement directement liée est le témoin de l’exploitation des richesses minières de la Saxe mais aussi des talents des orfèvres, des sculpteurs et des peintres dont son prince mécène a su s’entourer. Une merveilleuse expression de l’Histoire des sciences baroques.

1 C’est en cherchant à transformer de l’argent en or que l’alchimiste Böttger avait rendu translucides les creusets de kaolin dans lesquels il avait fait couler de l’argent à très haute température : le savant Ehrenfried Walther von Tschirnhaus y reconnut de suite la translucidité de la porcelaine. Les Saxons fabriquèrent par la suite de la porcelaine en transmutant une argile blanche, le kaolin, auquel on avait adjoint du quartz (silice très pure, qui sert à la fabrication du verre), et du feldspath (permettant de faire fondre la silice à 1400° et non à 1800°). In « A. FAY-HALLE, « Meissen, un âge d’or de la porcelaine européenne », L’Estampille- l’Objet d’art, juillet-août 2010, n° 459, p. 56-65.
2 Je me suis inspirée, pour la description de cette fête, du dossier de l’exposition au château de Versailles et intitulé « Splendeurs de la Cour de Saxe : Dresde à Versailles », p. 34.
3 M. ESPAGNE, Le Creuset allemand : histoire interculturelle de la Saxe XVIIIe-XIXe siècle, Paris PUF, 2000 (Perspectives germaniques).
4 F.W. von TREBRA, Erfahrungen im Inneren der Gebirge 1785. L’édition française intitulée Observations sur l’intérieur des montagnes date de 1787.

Bibliographie

  • BAILLY-MAITRE (Marie-Christine), Le Rôle de la mine en Europe avant l’ère industrielle, à partir de l’exemple français, ressources minérales et développement durable, Géosciences, La revue du BTGM pour une terre durable, n° 1, janvier 2005.
  • BAUMGÄRTEL (Hans), « Bergbau und Absolutismus : der sächsische Bergbau in der zweiten Hälfte des 18. Jahrhunderts und Massnahmen zu seiner Verbesserung nach dem Siebenjährigen Kriege », in Freiberger Forschungshefte ; Kultur und Technik ; D 44, Leipzig, VEB Deutscher Verlag für Grundstoffindustrie, 1963.
  • DAHM (Claus), LOBBEDEY (Uwe), WEISGERBER (Gerd), Der Altenberg : Bergwerk und Siedlung aus dem 13. Jahrhundert im Siegerland, Bonn, Dr R. Habelt, 1998, en 2 vol. (t. 1 Rapports ; t. 2 Découvertes) (ouvrage conseillé par M.-C. Bailly-Maitre).
  • ESPAGNE (Michel), Le Creuset allemand : histoire interculturelle de la Saxe XVIIIe-XIXe siècle, Paris PUF, 2000 (Perspectives germaniques).
  • FAY-HALLE (Antoinette), « Meissen, un âge d’or de la porcelaine européenne », L’Estampille – l’Objet d’art, juillet-août 2010, n° 459, p. 56-65.
  • Das Grüne Gewölbe zu Dresden, Staatliche Kunstsammlungen Dresden, 2007.
  • ROCHAS (Joêlle), Muséum de Grenoble : une histoire naturelle, Grenoble, Editions du Muséum d’histoire naturelle de Grenoble, 2007 (ouvrage adapté de la thèse).
  • ROCHAS (Joëlle), Notes prises durant mon voyage d’études à Dresde sur la Grünes Gewölbe, à l’occasion de l’inauguration officielle le 6 mars 2010 de la Türkische Cammer.
  • Splendeurs de la Cour de Saxe: Dresde à Versailles, dossier de l’exposition de Versailles, 2006.
  • SYNDRAM (Dirk), Prunkstücke des Grünen Gewölbes zu Dresden, Leipzig, Seemann, 2006.