Origines des collections des Habsbourg de la cour de Graz (Autriche)
Le double escalier à spirale du Burg à Graz

Le double escalier à spirale du Burg à Graz

 Au 16e siècle, le jeu des filiations au sein de la Maison de Habsbourg a largement favorisé la création de cabinets de curiosités en Autriche et en Bohême. Les objets exotiques contenus dans les cabinets de ces pays montrent les rapports constants qu’entretenaient la cour de Madrid et les cours autrichiennes ainsi que l’influence espagnole dans la  constitution des collections de l’Europe danubienne. C’est ainsi que l’on retrouve les exotica envoyés par les Habsbourg d’Espagne dans le cabinet de l’empereur Maximilen II (1527-1576) à Vienne, leur parent, dans le cabinet du frère de celui-ci,  l’archiduc Ferdinand II du Tyrol (1529-1595), dans celui de son second frère l’archiduc Charles II de Styrie (1540-1590), et enfin dans celui de son neveu Rodolphe II à Prague.

Tour de l'horloge au Schlossberg à Graz. © Joelle Rochas

Tour de l’horloge au Schlossberg à Graz.
© Joelle Rochas

L’empereur Ferdinand Ier (père de Maximilien II, de Ferdinand II du Tyrol et de Charles II d’Autriche-Styrie) possédait déjà à Vienne une « Kunstkammer » (une « chambre d’art »), la première qu’aient rassemblée les Habsbourg[1]. Ce sont d’ailleurs ses collections qui permirent que soit faite pour la première fois la distinction entre une « Schatzkammer » (« chambre des trésors ») et une Kunstkammer. Les collections de Ferdinand comprenaient des œuvres d’art, des pierres précieuses, des médailles et des monnaies. Ces objets s’étaient ajoutés au vieux trésor des Habsbourg composé de tableaux, de sculptures, de dessins, de livres, de mammifères empaillés, d’oiseaux, de poissons, de squelettes, de fossiles, d’horloges et d’automates achetés ou reçus en héritage et dont certaines pièces remontaient parfois au Moyen-Âge. A sa mort, Ferdinand avait partagé ses collections comme il avait partagé ses territoires, mais pour deux pièces faisant partie des collections de leur père, ses trois fils avaient juré qu’elles ne seraient jamais partagées et resteraient « jusqu’à la fin des temps » à l’aîné de la famille : une corne de licorne[2]… et le Saint-Graal, trésors inaliénables de la Maison d’Autriche ! Le fils aîné, le futur empereur d’Autriche Maximilien II, hérita donc du trésor des Habsbourg auquel son père ajouta des monnaies et des antiquités. Les deux plus jeunes fils, Ferdinand II du Tyrol et Charles II d’Autriche-Styrie, héritèrent à part égale de joyaux, de perles et d’objets en ivoire. Charles II n’aura de cesse d’augmenter cet héritage[3].

C’est au cours d’un voyage à Madrid en 1568 où il se rend pour affaires familiales que Charles décide à son tour de constituer une Kunstkammer, cette fois-ci à Graz, dans son fief. Il complète son projet avec la création d’une galerie et de jardins, fait venir à sa cour architectes, peintres et décorateurs italiens, puis il fonde à Lipica en Slovénie le premier haras de lipizzans en introduisant en Autriche des chevaux andalous. Il comble son épouse, une princesse de Bavière, de présents, comme ces objets en verre de Murano ou ces pièces d’orfèvrerie en argent créés pour elle par des orfèvres d’Augsbourg ou d’Espagne et frappés aux armes des Habsbourg et de la Bavière. Il n’est de fête ni d’anniversaire à la cour de Graz sans présent somptueux pour l’archiduchesse et ses enfants. L’archiduchesse raffole des joyaux, Charles, quant à lui,  collectionne les tapisseries : son inventaire après décès ne compte pas moins de 127 tapisseries tissées de scènes mythologiques ou bibliques. Il est aussi amateur de musique – son maître de chapelle est italien – et il est encore orfèvre à ses heures. Graz compte en effet un grand nombre d’orfèvres qu’il a su attirer à sa cour et c’est auprès d’eux qu’il se forme à cet art. Et n’oublions pas, pour que le décor soit bien planté, un beau crâne d’éléphant suspendu au plafond de sa chapelle du Schlossberg, la tour emblématique de sa ville de Graz ![4]

Elephant de l'archiduc Charles dans la rue du Nouveau Monde (Neue Welt Gasse) à Graz © Joelle Rochas

Elephant de l’archiduc Charles dans la rue du Nouveau Monde (Neue Welt Gasse) à Graz © Joelle Rochas

Le cabinet de Charles II (lequel est, rappelons-le fils, frère et plus tard père d’empereurs d’Autriche) est un cabinet à la croisée entre deux types d’influences : celle due à l’intérêt que porte son épouse aux objets d’art d’une part, et celle qu’inspire le goût espagnol issu de la découverte de l’Amérique d’autre part. L’archiduchesse Marie-Anne d’Autriche-Styrie (1551-1608), son épouse, est en effet la fille d’Albert V de Bavière, le duc mécène. Elle est aussi la mère de Marguerite, épouse de Philippe III, roi d’Espagne. De son père en Bavière, elle a gardé un goût prononcé pour les arts et conserve précieusement, dans la Kunstkammer de son époux à Graz, les présents que lui avait remis l’ambassadeur de l’empereur, du temps de sa jeunesse, à elle mais aussi à son parent Rodolphe, le futur empereur Rodolphe II : et c’est ainsi que bijoux, ustensiles pour la toilette, soieries, toutes sortes de peaux, broderies, différents éventails, aumônières, voiles, bas, eaux de rose variées, fourrures, poudres et aussi « une tortue qui bouge sans cesse, dans une coupe en ambre sertie d’or »[5] – selon toute vraisemblance un automate – viennent agrémenter la Kunstkammer de Graz.

Portrait de l'archiduc Charles. Portrait de l'archiduchesse Marie de Bavière, son épouse. © UMJ

Portrait de l’archiduc Charles.
Portrait de l’archiduchesse Marie de Bavière, son épouse.
© UMJ

L’usage prête à Charles II la propriété du cabinet, mais c’est en fait l’archiduchesse Marie-Anne qui s’en occupe et l’enrichira par la suite, Charles étant trop occupé par l’édification des fortifications de sa ville de Graz et très engagé dans la guerre contre les Turcs[6]. On suppose que le rôle de conseiller artistique auprès de son père que tint Samuel Quicchelberg ait pu influencer favorablement l’archiduchesse. En répartissant les collections d’Albert V en Naturalia, Mirabilia, Artefacta, Scientifica, Antiquites et Exotica, Quiccheberg avait en effet élaboré le premier classement, désormais classique, des collections d’une Kunst-und Wunderkammer, étape principale vers l’établissement d’un musée. Il est probable que l’archiduchesse s’en soit inspirée et le classement fait des collections de son père peut encore nous donner aujourd’hui une idée des richesses qu’ont pu contenir ses propres collections.

La fille du couple de la cour de Graz, l’archiduchesse Marguerite, devient reine d’Espagne et le roi Philippe II d’Espagne envoie à son tour en présent à sa future belle-fille des objets dans la veine de ceux qui vont constituer les collections de la Kunstkammer de Graz : « des bijoux, de la vaisselle en or, 4 arrosoirs en argent venant des Indes , de la décoration pour ses chapeaux, 24 bagues avec des rubis, mille perles, 200 paires de gants, des étoffes, des garnitures pour ses chemises, 200 épées, 200 paires de pantoufles pour femme, 300 pierres de bézoard, 100 vases en porcelaine, du tissu venant des Indes, de l’ambre, du musc, des sécrétions de civette pour la production de musc, 20 noix de coco des Indes, des eaux parfumées, 4 boîtes de sucre provenant des Indes, des aiguilles, des vêtements, des noirs[7], des perroquets, etc. ».

En 1599, le gendre du couple de la cour de Graz,  le roi Philippe III d’Espagne, poursuit les envois et adresse en cadeau cette fois-ci à l’archiduchesse Marie-Anne sa belle-mère à Graz 300 bézoards « orientaux »,  200 lames de Tolède, 100 récipients en porcelaine, 20 noix des Seychelles, 50 coquilles de nacre, des coffres remplis de sucre de canne, des bassins en argent provenant des Indes et de nombreuses pièces encore, (présents qui à eux seuls peuvent suffire à remplir une Kunstkammer !). Les envois se poursuivent les années suivantes et jusqu’à la mort de la reine Marguerite d’Espagne, Graz reçoit des livraisons régulières depuis Valladolid et Madrid (1603, 1605 et 1606)[8]. La reine Marguerite expédie aussi pour sa mère deux bézoards dont un grand « décoré de quatre bandes » rapporté du Pérou par un capitaine espagnol et un décoré en argent[9]. Plus tard, l’archiduchesse reçoit encore de sa fille la moitié d’une corne de rhinocéros, réduite en poudre et destinée à servir de remède.

On peut lire dans les descriptions des présents que se font les Habsbourg comme dans les collections qu’ils rassemblent le même intérêt pour la joaillerie et les merveilles que pour la médecine – celle qui frôle la magie et l’ésotérisme. La valeur accordée à une drogue médicinale faite de poudre de bézoard est la même que celle accordée à un joyau, la poudre de corne de rhinocéros est reçue comme un présent aussi précieux qu’une coupe en argent. On peut voir dans les pierres également que s’offrent les Habsbourg une volonté thérapeutique. Ceci est bien décrit dans l’opus qu’Anselme Boèce De Boodt, lapidaire, médecin et conseiller de Rodolphe II, écrit en 1604 et qu’il dédie à l’empereur[10]. Son œuvre d’adresse aux joailliers mais aussi aux naturalistes et surtout aux médecins. De Boodt ne prescrit pas de poudre à avaler : pour lui, le port des gemmes suffit. Le médecin de Rodolphe dresse ainsi le tableau d’une cinquantaine de remèdes et recommande l’ambre pour les larmes des yeux ou contre les maladies du cerveau, les calculs, les oedèmes, la chaude pisse, le flux du sang, les maux de dents, l’enfantement, la goutte, les catarrhes, les grossesses, les articulations, l’estomac et la peste. Selon lui, le corail blanc également est bon pour lutter contre la peste, il préserve les enfants de l’épilepsie, il soulage les maux de dents : porté en amulette, il éloigne les démons et évite les enchantements.

Près d’un demi-siècle après la mort de Charles II, deux voyageurs de passage à Graz livrent dans leur Teutsches Reyssbuch (« Journal de voyage en Allemagne ») publié à Strasbourg en 1632 la description de la Kunstkammer de Graz.

Le Burg à Graz © Joelle Rochas

Le Burg à Graz © Joelle Rochas

Elle se situait au Burg dont les murs portent encore bien gravé le monogramme de la devise magique des empereurs de la famille des Habsbourg « A.E.I.O.U », en latin Austria Est Imperator Orbi Universo ou encore Austria est imperare orbi universo, ce qui signifie en allemand Alles Erdreich ist Oesterreich untertan, (« La terre entière est soumise à l’Autriche[11] »).

A.E.I.O.U. : la devise de l'empereur Frédéric III sur les murs des fortifications de Graz ©Joelle Rochas

A.E.I.O.U. : la devise de l’empereur Frédéric III sur les murs des fortifications de Graz
©Joelle Rochas

Les voyageurs décrivent une bibliothèque composée de deux pièces, précédée d’une galerie décorée d’anciens tableaux illustrant la vie de Charles Quint. Ils décrivent aussi le nombre considérable d’idoles païennes « que les Américains ont adorées » et qui avaient été ramenées d’Espagne.

Il est resté peu de choses des exotica contenues dans la Kunstkammer de Graz et de la riche galerie de portraits, les collections ayant été dispersées comme ont fondu, au fil du temps, les relations avec l’Espagne[12]. Certaines pièces se retrouvent aujourd’hui à Vienne, d’autres ont tout simplement disparu. Le fils de Charles et de Marguerite est devenu par la suite empereur sous le nom de Ferdinand II (1578-1637) et une partie des objets rassemblés dans la Kunst- und Wunderkammer de son père l’ont suivi à Vienne. Qu’est-il advenu du reste des collections du 16e siècle ? Très tôt et en cela plus tôt que pour la plupart des collections des cabinets de curiosités d’Europe, c’est-à-dire dès le début du 18e siècle, à la faveur d’autres alliances à l’intérieur de la Maison Habsbourg, le reste des plus belles pièces du cabinet de la deuxième cour d’Autriche a quitté Graz pour Vienne.

On peut cependant admirer aujourd’hui à Graz une évocation de la « Schatzkammer de Styrie » à l’Universalmuseum Joanneum dans l’exposition permanente intitulée « le Musée au Palais » qui se tient au Palais Herberstein de Graz. Les collections du cabinet présentent, parmi les pièces du 15e et du 16e siècles et notamment parmi les objets scientifiques, un cadran et une horloge solaires.

Horloge solaire du mathématicien et astronome Hieronymus Lauterbach (1576) © UMJ

Horloge solaire du mathématicien et astronome Hieronymus Lauterbach (1576)
© UMJ

Le cadran en pierre est daté de 1455. L’horloge est datée de 1576. Elle est en bois recouvert d’or ; elle a été conçue pour l’archiduc Charles par un mathématicien et astrologue, l’humaniste Hieronymus Lauterbach ; elle porte les armes de la Maison de Habsbourg et celles de l’archiduc Charles II d’Autriche-Styrie.

Cadran solaire Georg von Peuerbach, 1455 © UMJ / N. Lackner

Cadran solaire
Georg von Peuerbach, 1455
© UMJ / N. Lackner

Longtemps perçues comme un bric-à-brac, ces collections sont étudiées aujourd’hui avec plus de considération, Rodolphe II à Prague possédant les mêmes spécimens dans son cabinet[13]. On voit bien ici comment les puissants héritiers de l’immense empire de Charles Quint, par les liens familiaux, les échanges, des goûts communs pour la collection, l’attrait de l’exotique et la fascination qu’exerce la découverte de nouvelles terres, sont à l’origine des premières collections des musées d’Europe : parties de Madrid en Espagne, les collections des Habsbourg s’acheminaient à travers l’Espagne, traversaient l’Europe, faisaient plusieurs haltes en Autriche à la cour de Vienne et à celle de Graz, puis se rendaient à Prague chez Rodolphe.

Escalier, Palais Herberstein, musée universel Joaneum, Graz (architecte Joseph Hueber, 1754-1757).

Escalier, Palais Herberstein, musée universel Joaneum, Graz (architecte Joseph Hueber, 1754-1757).

 


[1] CHÂTEAU DE SCHÖNBRUNN, Die Welt der Habsburger //Le Monde des Habsbourg, Vienne, 2010 (trad. de J. Rochas) [en ligne, page consultée le 31 janvier 2013].

[2] En fait une dent de narval qui appartient aujourd’hui à la Wiener Schatzkammer et que l’on peut admirer au Kunsthistorisches Museum à la Hofburg à Vienne.

[3] Actualité des cabinets de curiosités : le 23 mars 2013, les archéologues autrichiens ont mis à jour à la Hofburg de Vienne les murs originels du cabinet de curiosités de l’empereur Ferdinand 1er (dont les collections sont exposées). Daté de 1558 à 1563, ce cabinet de curiosités précéderait celui d’Albert V de Bavière lequel était, jusqu’à présent, le premier cabinet de curiosités situé au nord des Alpes (ce qui signifie, pour les Autrichiens, au nord du cabinet d’Ambras au Tyrol). Les fondations montrent un cabinet ayant une emprise au sol de 20 m sur 6. « Historische Kunstkammer entdeckt », publié sur  wien.orf.at le 23 mars 2013 [page consultée le 06 juin 2014].

[4] Pour les uns, cet éléphant serait un des 6 éléphants pris aux Turcs et dont on se serait servi entre 1532 et 1574  pour la construction des remparts de la ville, pour d’autres, les restes d’un éléphant de la ménagerie de Charles.

[5] Karl Friedrich RUDOLF, « Grazer und Madrider Hof um 1600 : Familienpolitik, Religion und Kunst », in Karl ACHAM, Kunst un Geisteswissenschaften aus Graz : Werk und Wirken, Vienne, Böhlau, 2009, p. 94 (trad. J. Rochas).

[6] Josef WASTLER, Das Kunstleben am Hofe zu Graz. Unter den Herzogen von Steiermark den Erzherzogen Karl und Ferdinand, Vienne, Graz, im Selbstverlage des Verfassers, 1890 (trad. J. Rochas).

[7] Le mot allemand exact, sans connotation péjorative aucune à l’époque, est « nègres ». Il s’agit en fait probablement d’Amérindiens, comme ceux représentés un siècle plus tard, de couleur noire et portant des paniers de pierreries, dans le cabinet d’Auguste Le Fort à Dresde.

[8] Les études rodolphiennes chiffrent à plusieurs milliers de florins les livraisons annuelles de la cour d’Espagne à l’Autriche.

[9] La poudre de bézoard était une médecine censée soigner « la mélancolie », autrement dit la dépression nerveuse, maladie dont étaient atteints les Habsbourg.

[10] Anselme Boèce DE BOOT, médecin de l’Empereur Rodolphe II, Le Parfait joaillier ou Histoire des pierreries : où sont décrites leur naissance, juste prix, moyen de les cognoistre, et se garder des contrefaites, Facultés médicinales, et propriétés curieuses, trad. en français par André Toll, docteur-médecin de Leyde, et imprimé à Lyon en 1644.

[11] On peut traduire également par « La Terre entière sera soumise à l’Autriche ». Les traductions sont nombreuses mais les interprétations montrent toutes la volonté d’hégémonie des Habsbourg sur l’Europe et la fierté de cette famille à posséder le Nouveau Monde. La première transcription latine que nous donnons est tirée de l’ouvrage de Robert ENGELE, Damals in Graz : eine Stadt erzählt ihre Geschichten, Wien ; Graz ; Klagenfurt, Styria, 2010. Les suivantes se trouvent dans l’ouvrage de Karl Acham.

[12] Nous tenons ici à remercier le Professeur Franz Zöhrer, de Graz, pour la documentation qu’il nous a transmise et pour son aide précieuse à Graz.

[13] Rappelons ici le contenu du cabinet de l’empereur Rodolphe II, son parent : « 470 tableaux, 69 bronzes, plusieurs milliers de monnaies et médailles, 179 objets en ivoire, 50 en ambre et en corail, 600 récipients en agate et cristal, 174 faïences, 403 curiosités, 185 objets en pierres précieuses, des diamants non taillés, plus de 300 instruments de mathématiques et beaucoup d’autres choses encore. » (trad. J. Rochas). Cité dans Die Welt der Habsburger, op. cit., « Die Kunst-und Wunderkammer Rudolfs II. ».

 

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N. de l’Éd. : Article précédemment publié dans La Licorne et le Bézoard. Une histoire des cabinets de curiosités, Paris, Gourcuff-Gradenigo, 2013, p. 228-233.