Dans une lettre du 10 octobre 1633 à Menestrier, chanoine de Besançon, Peiresc recommande à son correspondant un geste simple et astucieux destiné à prévenir les erreurs d’un relevé épigraphique :
« Seulement vouldrois-je avoir les inscriptions en papier mouillé et plaqué sur le marbre pour tirer quasi l’empreinte de la figure des caractères et juger de leur maniere et de leur antiquité. A quoy il n’y a pas si grande façon comme à trouver des moulleurs qui jettent les medailles en sable. N’estant question que d’appliquer sur ces marbres une feuille de bon papier mouillé et de la presser discretement avec un mouchoir, pour enfoncer un peu le papier dans le creux des lettres. Et puis le retirer quand il est quasi sec. Si le papier est trop mince, il le fault mettre double ou triple. »
Dans ses papiers aujourd’hui à la BNF, Peiresc conservait une lettre anonyme ecrite à Gubbio (en Italie) le 10 octobre 1577 avec les empreintes des Tables eugubines obtenues grace à la methode du papier mouillé.
Avant Menestrier, en 1631 Peiresc avait prié Giovan Battista Doni de lui envoyer empreintes tirées de epigraphies antiques sur papier mouillé.
(Pour le curieux, je me permets de renvoyer à mon écrit « Natalizio Benedetti e Nicolas de Peiresc. Dal gusto per le “anticaglie” agli esordi dell’archeologia », in « Peiresc et l’Italie », Atti del convegno internazionale Peiresc e l’Italia (Napoli, Istituto Italiano per gli Studi Filosofici, 23-24 giugno 2006), a cura di Marc Fumaroli, Paris, Alain Baudry 2009, pp. 105-156, en part. 118, 135-136).