Cabinet de Chevalier, Nicolas (1685-1720)
La collection de raretés de Nicolas Chevalier consiste en trois cabinets de curiosités, constitués entre 1685 et 1720, dont nous donnons ici les quatre publications détaillées.
Le site Curiositas met à la disposition de ses lecteurs les différents états connus du cabinet de curiosités de Nicolas Chevalier (1661-1720). Ces états épousent trois tranches de vie, et trois lieux, en fonction desquels on parlera, par commodité, de trois cabinets :
-Amsterdam 1685-1703,
-Utrecht 1703-1716,
-Amsterdam 1716-1720.
Fils de commerçant protestant de Sedan, Chevalier, que son père a envoyé prospecter en Hollande pendant sa jeunesse, est établi à Amsterdam en 1685 avant la révocation de l’Edit de Nantes, et y tient un négoce de produits exotiques, thé, café, chocolat et épices. Ses premières publications révèlent un fort intérêt pour les médailles, antiques et modernes, qu’il collectionne, qu’il vend, puis qu’il fabrique lui-même. Ce trait suffit à donner une idée de l’orientation de sa collection : une collection d’abord de numismate et amateur de petites antiquités, et une collection dont le propriétaire est aussi un commerçant.
Premier cabinet, Amsterdam 1685-1703 :
– La toute première description est manuscrite. Elle prépare la publication de 1694, mais mérite une transcription, dans la mesure où les deux textes présentent des différences parfois importantes. Il y a au moins deux raisons à ces écarts : d’abord le fait que la configuration des lieux n’est pas la même (une pièce rectangulaire pour le premier état, une pièce en L pour le second), ensuite le fait que la publication se présente explicitement comme une version abrégée.
-La deuxième description, publiée en 1694 à Amsterdam, comporte, outre une liste des objets, des gravures qui figurent les murs de la « chambre des raretés », ainsi que son plafond. Elle fait suite à un « petit traité » qui s’efforce de rendre compte d’une pièce antique de bronze trouvée à Rome : « Je joins à ce petit Traité une Description de ma Chambre des Raretez ; mais j’en ferai une bien plus ample et bien plus exacte de toutes les choses curieuses qu’elle renferme, qu’on trouvera dans l’Ouvrage que je destine au Public, et qui paroîtra bien-tôt sous le tître de, Cabinet de NICOLAS CHEVALIER… ». On ne connaît pas d’ouvrage de ce titre. Nous donnons cette description dans sa réédition de 1702 sous deux formes, transcription et photographies numériques : le texte est strictement identique à celui de la première édition.
Deuxième cabinet, Utrecht 1703-1716 :
-La troisième description fait suite au déménagement du collectionneur, qui est allé s’installer à Utrecht. Cette description ne concerne pas le cabinet tel qu’il pouvait se présenter dans la demeure particulière de Chevalier, mais tel qu’il a été officiellement accueilli par la ville d’Utrecht et installé au-dessus de la Bourse à partir de 1707. Cette description connaît une première publication en 1712, et quelques rééditions dont seules varient les épîtres dédicatoires, au gré des grands personnages dont Chevalier cherche la protection. Elle adopte la forme d’une visite guidée de la Stadsrariteitenkamer : le texte, saisi sur notre site, est suivi d’un Catalogue de 878 articles, d’un index descriptif trilingue et d’un corpus de 57 planches gravées, documents que l’on trouvera en mode image dans notre galerie.
Troisième cabinet, Amsterdam 1716-1720 :
– La femme de Chevalier meurt au cours de l’année 1716 ; Chevalier revient habiter à Amsterdam. Le quatrième état de la collection parvenu jusqu’à nous consiste en une publication sans date dont le titre porte Catalogue de toutes les raretez, Qui se montrent dans la Gallerie d’Antiquitez au dessus de la Bourse à Amsterdam, tous les matins depuis 9. jusqu’à une heure après-midi, et depuis 2. jusqu’à 7. heures et demië du soir, mises en ordre, Par Nicolas Chevalier. Le document se présente sous la forme d’une liste d’articles numérotés assortis de précisions spatiales, et agrémentée de gravures reprises de la publication de 1694. Il est disponible sous forme de clichés numériques dans la galerie du site.
– Dernier document témoin de cette collection, nous offrons également en mode image le catalogue de vente après décès (Chevalier meurt à la fin de l’année 1720), publié à Amsterdam en 1721, que nous avons nous-mêmes acquis lors d’une vente aux enchères (Châtellerault, décembre 2005). « Feu M. Nicolas Chevalier surnommé le curieux » laisse quelque 2000 lots qui seront vendus aux enchères : ce Catalogue d’une grande chambre de curiositez reprend les articles numérotés de la dernière publication, en supprimant gravures mais aussi indications de lieu.
En relation :
- Cabinet de Chevalier, Nicolas (1721)
Catalogue de vente après décès de la collection de curiosités de Nicolas Chevalier (1721).
- Cabinet de Chevalier, Nicolas (1712)
Second cabinet de Nicolas Chevalier, situé à Utrecht (1712).
- Cabinet de Chevalier, Nicolas (1702)
Seconde Edition. A Amsterdam, Chez l’Auteur, Marchand Libraire. 1702. Nicolas Chevalier décrit avec précision les objets et la configuration de ce qu’il appelle sa « chambre des raretez », gravures à l’appui, en seconde partie d’un petit ouvrage intitulé Remarques sur la piece antique de bronze… (1694 pour la 1ère édition).
- Cabinet de Chevalier, Nicolas (1694)
C’est là le premier état de la publication du cabinet de Nicolas Chevalier ; cette description date de 1694.
- « Statuette des trois Grâces » de Nicolas Chevalier
Cette statuette, que Chevalier mentionne pour chacun de ses cabinets successifs et que l’on retrouve proposée à la vente dans le catalogue de vente après décès édité par la veuve Desbordes, est en réalité une statuette qui représente la triple Hécaté.